Publication date: Available online 19 February 2019
Source: Annales de Chirurgie Plastique Esthétique
Author(s): M. Olivetto, J. Bettoni, S. Testelin, S. Dakpé, B. Devauchelle
Résumé
Née à la fin du XIXe siècle, Suzanne Noël réussit, malgré les préjugés, à devenir à la fois la première femme chirurgienne esthétique et une militante féministe influente. Formée à la dermatologie, auprès du professeur Brocq, son intérêt pour la chirurgie de rajeunissement va naître durant ses études en rencontrant Sarah Bernardh qui avait bénéficié d'un lifting frontal réalisé aux États-Unis. Chirurgienne, elle pratiquera essentiellement des gestes sous anesthésie locale dans son salon, où elle entretient des relations mondaines avec une clientèle féminine. Militante, elle créera partout dans le monde dès 1923, des clubs féministes sous l'égide d'une organisation encore florissante aujourd'hui : le « Soroptimist International », aidant sur le terrain les femmes dans le besoin. Elle perdra successivement son premier mari, puis sa fille unique et son second époux pour se retrouver à 46 ans, veuve, endettée et sans autorisation d'exercer la médecine. Ses difficultés personnelles ne seront pas étrangères à ce qu'elle défend : une émancipation de la femme par son indépendance économique. Le cheminement de Suzanne Noel est un étrange paradoxe sur les rapports entre la chirurgie esthétique et l'idéologie féministe. Elle enrichit ainsi le débat au sein des différents courants de pensée de l'époque : embellir une femme sert-il sa cause ? Question provocatrice mais nécessaire à la réflexion sur le geste chirurgical, Suzanne Noël, féministe libérale, a cependant défendu l'idée que la chirurgie esthétique pouvait être une solution de transition pour intégrer un monde du travail où régnaient d'importantes discriminations pour l'embauche des femmes.
Summary
Born at the late 19th century, Suzanne Noël achieved, despite prejudices, to become at the same time the first female cosmetic surgeon and an influential feminist activist. Trained as a dermatologist by Professor Brocq, she first became fascinated by rejuvenation surgery during her studies by meeting Sarah Bernardh, who had undergone a facelift in the United States. As a surgeon, she mainly performed procedures under local anaesthesia in her salon, where she maintains worldly relations with her women clients. As an activist, she founded feminist clubs all over the world since 1923, under the aegis of a still flourishing organization: "Soroptimist International", which provided assistance in the field to women in need. She successively lost her first husband, then her single daughter and her second husband to be 46 years old, widowed, indebted and without any medical license. Their personal difficulties are not foreign to what she advocates: the women's emancipation by achieving economic independence. Suzanne Noel's journey is a singular paradox on the relationship between the earliest days of cosmetic surgery and feminist ideology. She structured the controversy within the various thinking movements at that time: does embellishing a woman serve her cause? Provocative but necessary question for thinking the surgical act. Suzanne Noël, as a liberal feminist, however, supported the idea that cosmetic surgery could be a transitional solution to integrate a working environment in which there was significant discrimination in women's employment.
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